lundi 8 octobre 2012

Deux Cracks et Deux Pros

A Alain et Jean-Luc...


Il est de ces œuvres, celles qu’on dit majeures
Qui par subtiles manœuvres, raflent tous les honneurs
D’une je veux vous parler, entre toutes elle m’inspire
Me conquiert, me fascine, me pâme, me plait, m’ennivre

Laissez-moi-vous narrer, avec ce trop plein d’emphase
Que chez moi vous savez, prompt à faire mon gros nase
Cette rencontre fortuite mais combien gratifiante
J’en devais quelques lignes, j’en signerai quarante

Oncques cherchant crayon , j’allais alors, banal
Dans les charmants rayons d’une librairie locale
Ces temples qu’achalandent les geeks plein de piété
Et dédiés à ses bandes, que l’on dit dessinées

Je les vis dans un coin, à l’écart de la plèbe
Sémillants spadassins, Lope, Armand, Eusèbe
Délaissés par les niais, les faquins et les sots
Ceux là préférant, telle nuée de moineaux

Goûtant dessins en diète, et esprit en sommeil
Picorer quelques miettes, sous Bambous et Soleil
Ils n’avaient pas les égards que méritait leur rang
Loin de vénaux regards, faisant fi cependant.

A défaut du pelage, je su que nous étions
Sinon du même rivage, de la même diction
Affutant calembours, et bons mots, et effets
D’amour vrai pour l’humour,  de l’esprit, paraclets

En leur gaie compagnie, je voyageais quelques temps
Appris à leurs saillies bien des tours élégants
Que la pointe, par exemple, fusse de plume ou d’épée
A force de gestes amples, produit grandes épopées

Sur la lune nous allâmes, y rendre son joyau
Aux Sélènes, de bels âmes, nous laissâmes des sanglots
Lope ferraillant tant, pour l’honneur, par orgueil
Armand osant, riant, du Maltais rayant l’œil

Souffrez dont cet hommage, lagomorphe et vulpes
De moi vous fîtes un sage, l’égal de Patroclès
Qui d’Achille prit les pas, et suivi son cousin
En comptant, jusqu’à Troie, soutenir ses desseins.

Quels dessins, justement ! Seyants ! Sublimes ! Amènes !
Un trait fin, élégant, servant divines rengaines.
Sires Ayroles et Masbou, souffrez la référence
Telle casserole où l’eau bout, je siffle… en révérence




L'auteur remercie sincèrement et chaleureusement les créateurs de la série BD "de cape et de crocs."
L'auteur encourage ses lecteurs à lire cette immense oeuvre du 9ième art qu'on devrait enseigner dans les écoles à la place de cet escroc de Molière qui n'était que le corbac de Corneille. L'auteur déconne pas pour l'enseignement, si l'auteur était prof, il le ferait. Juré !
L'auteur pense que les pères de Don Lope de Villalobos y Sangrin et de Sire Armand Raynal de Maupertuis,sont de grands malades mais qu'ils font partis des gens qui, bien que souvent catalogués au rang des improductifs notoires de notre sévère société, rendent néanmoins le monde plus beau et plus agréable à vivre, en tout cas, bien plus que des tas de gens dont c'est pourtant à priori le boulot, suivez mon regard. (ça dénonce sec)

Love sur eux.

Aucun Jared Leto n'a été blessé durant la rédaction de ce billet.

mardi 29 mai 2012

Jared Leto est un nazi.


...boooooring !
- Homer Simpson

Si un jour Hollwood réalise un film, un biopic comme on dit, à ma gloire, ce qui devrait se faire probablement aux alentours de 2125 d’après mes calculs, j’exige et je serais intraitable sur ce point, cette chronique faisant foi, dieu m’est témoin, un tien valant deux tu l’auras, qui dort dîne  qu’on prenne pour jouer mon rôle, l’acteur (et musichiant) américain Jared Leto.

Vu la date avancée, on aura bien évidemment pris soin au préalable de le prendre et de le conserver vivant et en bonne santé dans une cuve d’azote liquide pour qu’il garde son teint juvénile et ne subisse pas les affres des assauts du temps, je parle ici de ce que les dames connaissent par cœur, les capitons, les cernes, les ridules, les pattes d’oies, et abhorré entre tous, cet enculé d’effet peau d’orange de mes couilles. (et non pas peau des couilles de mon orange). C’est fou ce qu’on peut apprendre grâce à la réclame télé. La science médicale fait des sauts de progrès inouïs depuis que les publicitaires mettent des types en blouse blanche dans leur spot.

Revenons à notre Jared de mouton qui tient plus du poney en fait, à bien y regarder. Le choix de cet acteur pour m’interpréter peut paraître pour le moins curieux car il y a physiquement entre lui et moi à peu prés la même échelle de ressemblance qu’entre l’élégant Tornado, le cheval de Zorro, et un vieux mulet de cirque, obèse, consanguin et souffrant d’une dysplasie de la hanche.  
·         Ceux qui me connaissent confirmeront, et en profiteront certainement pour en rajouter de plus pour médire sur moi (je ne connais que des gens fielleux).
·         Ceux qui ne me connaissent pas, imaginez le type le plus moche de votre entourage, maintenant imaginez ce même type vous parlant d’une de ses connaissances qui serait très laid selon ses propres critères de mochitude à lui. Bien. Je suis cette connaissance.
·         Enfin, ceux qui m’aiment, eux, prendront le train. Pour vaquer loin de moi, car notre amour ne craint pas la distance ni les incidents de réseaux SNCF somme toute légions par les temps qui courent.

Bref, une chose est sûre, ce choix fera pouffer dans les chaumières. Et pourtant quand on habite une chaumière a l’heure des deux pièces cuisine conforama, tout d’ameublement en bois scandinave paré, (entendez par là le confort suédois dernier cri de viking*), j’estime personnellement qu’on ferait mieux de se la coincer. Si même les pécores se permettent la moquerie, où va t-on, franchement où va t-on ?

Si ce choix vous surprend, permettez-moi de vous dire que vous êtes des broques en matière de réalisation 
cinématographique. On ne se situe pas ici dans le but inavoué de faire un film comique sur ma vie. D’abord elle n’a rien de drôle ma vie. Elle n’a rien de triste non plus. C’est bien ça le drame de ma vie, c’est qu’elle n’en a pas. De drame. Suivez un peu.

Mais nous allons y revenir.

Un film biographique ne se réussit pas sur la base d’une éventuelle ressemblance physique. Nous ne sommes pas dans l’imitation, le grimage ou la parodie. S’il suffisait de mettre un gros nez ou un faux postérieur pour faire comme si, Valérie Damidot aurait ses entrées à la Comédie Française et, dans son cas, sans nécessité d’utiliser un gros nez ou un faux postérieur qui plus est, étant équipée de série. Imaginez le gain en matériaux plastiques de synthèse, au prix du baril de brut actuel, l'économie est appréciable.

Non, j’insiste, pour interpréter un homme vivant d’une vie fade, lisse et chiante, que pouvait on rêver de mieux qu’un acteur qui porte aux nues ces valeurs ? Il me fallait un acteur élevant la fadeur, la lisserie et la chiantise au rang d’Art Majeur et Jared s’imposa aussitôt à mon esprit. Une photo valant mille discours, jugez plutôt :

"La courgette farcie peut être agrémentée de béchamel"
Tirée du Grand Larousse de la Cuisine. Photo par mézig. Tous droits pas réservés du tout ©.

Franchement, perso, je pourrais arrêter la chronique là. Tout est dit.  Mais bon, j’imagine que certains individus parmi vous, j’entend, ceux à la masculinité contrariée, vont le trouver désirable. Moi, je dis rien, on est dans un pays libre. Alors fatalement, vous allez me dire des benoiteries, du genre « meuh si il est beau, il est super, blablabla ».

Je dis pas pour le coté lisse, la barbe de 3 jours de 15 jours est plutôt réussie et rajoute un caractère un peu rustique à l’ensemble, mais enfin quoi merde, la ressemblance avec la fadeur et la chiantise incarnée est frappante, non ? En tout cas de loin, c’est pile ça, je trouve.

De près, je le redis, il a quelques poils de barbe un peu fantasque qui contestent le coté lisse, je le reconnais mais rien qui ne résiste de toute façon au dernier gilette 12 lames (dont 1 qui prépare la peau en lui expliquant ce qui va suivre, 2 qui la caresse dans le sens du poil, 4 qui coupent la parole au poil, pendant  que quelques autres se chargent de ne pas laisser de trace. La dernière lame n’étant là à mon avis que pour l’esbroufe et le profil aérodynamique de l’ensemble). Parlons aussi de sa coquetterie dans l’œil, une coquetterie qu’on aurait par exemple du mal à faire rentrer dans un A380 point de vue format, c’est le menu XL de chez Afflelou avec supplément strabisme convergent. Tout cela donne du charme à l’ensemble, je le concède.

Mais à part physiquement, hein ? Cet homme ne vous pousse t’il pas d’emblée par sa simple vue à lancer une partie de scrabble endiablée avec mots compte triple en veux tu en voilà ? N’avez vous pas eu soudain à sa vue une envie irrépressible de vous faire infuser une tisane tout en cherchant une chaîne de votre bouquet satellite diffusant l’intégrale d’une quelconque novelas uruguyanne ? en VO ?

Si oui, je vous rassure, c’est tout à fait normal, si non, c’est que vous regardez probablement du mauvais coté de l’écran de votre ordinateur. Auquel cas, la lecture de la présente chronique va se compliquer singulièrement voire même pluriellement si tant est que vous êtes plusieurs à regardez du mauvais coté en même temps. Restons calme. Ne faites pas les imbéciles.

Jared Leto est un nazi parce qu’il est chiant, exactement comme les nazis qui sont chiants aussi, surtout dès qu’ils ont un coup dans le nez. Au mariage de la  frangine, vous auriez vu ça, ils se sont mis à chanter des chansons paillardes, à casser les chaises et à annexer la cousine polonaise dans la grange.  Franchement, les nazis, plus jamais. Vous je sais pas, mais moi dès que je peux, je fais l'impasse.

Bon, alors cet homme, là, Jared, lénifiant à l’extrême, voir même stalinifiant, n’ayons pas peur des mots, possède en lui une aura délétère de chiantisation de l’espace et du temps. Et cela se diffuse également par l’image, c’est comme ça, on ne peut rien n’y faire. D’ailleurs si vous trouvez cette chronique naze et chiante, vous êtes bien conscients, vu le niveau habituel de ma prose (pour rappel : caustique, enjouée et pleine de bons mots), que j’y suis pour rien, c’est à cause de lui. Il infuse, je vous dis.

Jared Leto pousse la vertu jusqu’à savoir jouer à la perfection n’importe quel type de moment, scène, action, sentiment et comportement par le prisme de l’ennui. Une photo valant mieux qu’un discours, on peut dès lors arguer que plusieurs photos valent mieux que plusieurs recueils de discours, surtout ceux traitant par exemple de la politique agricole commune à la chambre des députés sous le second ministère Chirac, quoique le chapitre sur la batifolage dans les blés avec la Louisette à la Nicole juste avant la période des moisson a provoqué quelques émois, surtout dans les rangs communistes, la symbolique du boisseau de blé vigoureusement enserré par des bras virils leur étant traditionnellement réservée. Mais si on arrive carrément avec la boite de diapo des vacances à Phuquet organisés pour les noces d’or des beau- parents, là, j’aime autant vous dire que ça se passe d’absolument de TOUS commentaires. Même un juge de « la nouvelle star » n’y trouverait rien à redire. Et pourtant ceux là pour qu’ils se la coince, je vois qu’une coupure du faisceau satellite, et encore, certains murmurent qu’ils ont leur propre antenne émettrice greffée à un endroit dont la morale réprouve à ce que j’en parle. Si toi aussi tu en marre des digressions sans fin de l’auteur envoie TAGL au 8 13 13.

Bref, Jared est chiant, ça se lit sur son visage, ça se confirme dans la vraie vie. La preuve, à chaque fois que je me suis amusé comme un petit fou quelque part, par exemple dans une soirée mousse, au bal de la section vermeil du MODEM, ou à l’enterrement de ma tante (les rires quand le bedeau a bouté le feu au cercueil sans le faire exprès), ou à un rassemblement en costume d’époque organisé par l’amical des collectionneurs de timbres du deuxième reich, et bien, Jared Leto n’y était pas. Tiens, tiens, comme de par hasard !

Faites le test chez vous, vous verrez. C’est très facile. Partout ou l’ambiance est bonne, partout où on se marre, où on se fend vulgairement la poire, partout où on prend son pied, regardez donc si vous voyez alentour Jared Leto ou même si quelqu’un ne fait que l’évoquer, ne serait ce qu’en langage des signes (Jared Leto se prononce en langage des signes exactement comme le mot endive,troublant hasard. Il parait en outre que les doigts s’engourdissent à sa prononciation). Je suis sûr que non. Tout contre exemple me foutrait bien dans la merde en tout cas.

Jared, mon ami (car tu es mon ami malgré ce handicap), je tiens à te faire savoir que ce que tu vis est hélas une fatalité.  Tu es chiant, plus chiant qu’un jour sans pain. Plus chiant qu’un dimanche après-midi pluvieux ou qu’y a rien à la télé (pléonasme (dénonce critique de la télé à peu de frais)) et que le net est en panne. Plus chiant qu’une étape roulante du tour de France, plus prévisible qu'une enième victoire de Nadal à Roland-Garros. Moins drôle qu’une déclaration d’impôt. Moins captivant que l’annuaire des Deux-Sèvres et son suspense insoutenable dès dernières pages pour savoir à la toute fin si c’est Ziad Zubrivsky ou Zlatan Zalinberg qui a fait le coup.

Jared, tu ne perdras pas ma considération pour autant. Avec un peu d’entrainement, tu pourras sans doute un jour te reconvertir en animateur télé et succéder à Michel Drucker.

* Je vous vois venir. Il y avait AUSSI des vikings suédois, simplement on en a moins entendu parler parce qu’ils privilégiaient beaucoup l’efficacité et la discrétion à leurs confrères danois ou norvégiens qui s'habillaient de manière voyante et qui faisaient rien qu’à boire, à hurler, à tuer, et à piller en rigolant. Sachez qu’en outre ils maîtrisaient avec presque un millénaire d’avance sur les allemands la technique ancestrale du mugissement dans nos campagnes. Le savoir faire scandinave n’est donc pas un vain maux et vous m'obligeriez d’apprécier la qualité de ce pénultième jeu de mot de maux donc. Merci.

mercredi 4 avril 2012

Sang l'eau

Une fois n'est pas coutume, voilà un petit avertissement concernant la lecture du texte du jour.
Il s'agit d'un vieil essai sur lequel j'ai remis la main recemment, assez sombre ou desespéré. Je ne sais pas. Quoi qu'il en soit. c'est en fait un exercice de style, un travail de commande, et pas une catharsis pour évacuer je ne sais quoi. C'est plutôt un challenge que je me suis fixé, dont je ne suis pas très content, en fait. Mais bon, à vous de juger ou pas.
Même si évidemment il y a des sources d'inspirations (qui ont toute mon amitié) et qu'on écrit toujours un peu en fonction de soi et des gens qui nous sont proches, ce qu'on appelle modestement l'environnement de l'auteur (lol) toute ressemblance avec ma vie serait quand même fort truite. Non mais vraiment, j'insiste là dessus. Qu'on vienne pas après me prendre le pouls ou me tapoter dans le dos en disons allons allons. En gros, c'est pas parce que c'est écrit à la première personne que c'est moi qui parle. Voilà. :o

J’aurai aimé ça. J’aurai aimé qu’on me dise ça, qu’on me dise des choses comme ça. J’aurai aimé être un autre pour toi, être celui qu’on prend dans ses bras, être celui que tu attendais, ou que tu n’attendais pas justement. J’aurai aimé être ce pour quoi ton cœur bat.

All is over now. Parce qu’en anglais, ça pète plus. Mais ça reste vrai et si paradoxale. Si tout est fini, alors personne n’est là pour le dire. Et pourtant, je suis là, moi. Je reste là, à l’arrière. Je suis la silhouette qui s’éloigne dans le retroviseur et qui disparait pour de bon au premier virage, la langue de terre à la poupe qu’on voit s’enfoncer et disparaitre submergée par les flots, et bientôt il ne reste plus rien que le cri de quelques mouettes pour rappeler que c’était là et que quelqu’un y vivait, sur ce rivage. Derrière ce virage, les mots s’enfuient sans demander leur reste, et dans l’alignement des phares, seul demeure un pauvre type à l’amer.

Je ne suis rien. Moi, je ne suis rien. Et ces putains de paradoxes encore qui me foutent en l’air. Garce, pute, salope, tu m’as trompé et t’avais bien le droit, oui, tu ne m’as jamais rien promis, jamais rien dit. Nous n’étions rien l’un pour l’autre. Alors quoi ? Nos existences auront été deux ailleurs, deux nébuleuses qui se croisent et pourtant ça n’arrive jamais. Alors faisons comme si tout cela n’était jamais arrivé. Ce ne sera une épreuve que pour moi. Mes mots pèsent bien peu face à cette ire honnie. Ils ne sont rien, parce qu’ils sont faux mes mots à moi. Tu as toujours feint de croire le contraire. Mais regarde, putain, regarde, même maintenant, je triche et je mens. Jamais je n’arrive à leur donner la substance, la forme que je veux. Je suis un forgeur d’épée de pacotille, de lame de spectacle. Elles brillent mais ne coupent pas, elles sifflent, traçant l’air de quelques étincelles qui captent l’œil. Et puis applaudissement, et puis rideau et retour au vestiaire de l'anonymat. C’est bien la seule chose qu’elles fendent, mes épées. De l’air, du vent, du vide et du rien. Le néant sémantique.
Mes mots sont le bruit que je fais pour oublier que je suis mort, que je suis mort en dedans, plusieurs fois déjà. On me tue, je renais un peu parce que la vie, c’est ça, ce n’est qu’une succession de crimes sans victime, d’attentats personnels, d’assassinats de soi et de meurtres intimes. Alors je revis pour encore mieux mourir la fois d’après, avec plus d’allant, plus de classe, plus de panache. Car voilà bien la seule chose que je sais faire, chuter avec classe.

Je ne demandais rien, juste que d’être pour une fois un individu normal. Juste ressentir une fois le fait d’être aimé non pas pour ce que l’on est ou pour ce que l’on représente ou ce que l’on est capable de produire, ou pour le masque que l’on prend, ou la pose que l’on adopte. Ou les positions sur lesquelles on s’arrête et qui se révèlent finalement postures. Juste aimer, juste être aimé, juste ça. Juste être aimé à un niveau moléculaire, atomique. Aimer à s’en peter les neutrinos, vous voyez le genre ? Et ? Et c’est tout. Je ne demandai rien de plus.

Je n’ai pas à lire ça. Je n’ai pas à le lire, putain, c’est de la merde. Je voudrais ne pas l’avoir lu mais c’est trop tard. Tu l’as écris, tu as ouvert ton cœur, tes cuisses, ton cul, bien large, tu as tout donné, tout ce que tu ressentais et c’était beau et t’en avais bien sûr le droit. Moi, je n’avais pas le droit de le lire mais je ne le savais pas.

Je ne savais pas que ça me tuerait, que ça me prendrait à la gorge, aux tripes, que ça m’enfonçerait cette lame rouillée dans le bide et que ça tournerait sans cesse jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien qu’une mélasse infame, une chiasse de sentiments. J’aurai voulu être lui à cet instant. Etre capable de ça, être capable de mettre les mots aux bons endroits pour te voir t’illuminer à ton tour.

Cet épanchement de glaire sentimentale puant la rose et les bons mots mielleux de milles connasses intellectuelles qui n’ont jamais voulu choisir entre « Marie-France » et « Esprit ». Je l’ai lu. Et j’ai dégueulé. Je ne suis pas qu’un esprit, moi non plus. Je suis incapable de faire ça. A quoi bon ? Ce n’est pas moi. Antithèse romantique. Je plaide coupable. J'assume. Qu'on me coffre, je m'évaderai de toute façon.

Bien sûr, je passerai au dessus de ça, même en dessous de tout, j’en serai encore capable. Putain d’ascèse, c’est pas comme si je n’avais pas l’habitude, hein ?

La vie, ma vie. Ah, quel kiff d’être moi. Vous ne vous rendez pas compte. Le pire c’est qu’on pourrait croire que ça me flingue. C’est le contraire. J’en ris, putain, j’en ris, je ne fais qu’en rire. J’en chiale de rire, faut il être con ? Parce qu’il n’y a que ça qui compte au final. Je ne crains pas les chimères dépressives, parangons des pharmacopées. Je ne te crains pas, non. Et je n’ai pas peur de la suite. Je ne crains pas la mort de l’âme.

Je ne suis jamais plus vivant que dans la douleur. Je ne suis jamais plus grand que dans la chute, je ne suis jamais plus en vie que dans la mort.

Et tu le sauras.

A toi lecteur breton ou assimilé, sauras tu retrouver l'excellent jeu de mot maritime que j'ai caché dans le texte ?

jeudi 9 février 2012

Toast

You know, you remind me of a poem I can't remember, and a song that may never have existed, and a place I'm not sure I've ever been to.

Je lève mon verre à tous ceux que je ne suis pas, à la multitude des vies que je n’ai pas choisies, que je n’ai pas subies. Où sont-ils donc, les autres moi-même des autres univers où je n’existe pas ? Dans quel plan d’existence ont-ils glissé. Quelle réalité parallèle à la notre les abritent ? Sont-ce mes reflets ou suis-je le leur ? Ô Ambre, Ambre, cité mythique, mère des civilisations. Les caches-tu ? Arpentent-ils tes rues pavées de cristal ? Quel est leur plan, quels sont leurs plans ? A vous, que vos vies soient douces, que vos choix comme vos non-choix génèrent le chaos des échos des milliards de vies et configurations d’existence que l’on puisse imaginer, une infinité de destin allant au gré des inspirations humaines, comme les aigrettes des pissenlits, dérisoires montgolfières végétales, méduses diaphanes portées par les vents chauds d’ouest, par le souffle de gosses hilares, ou plus rarement par celui de quelques adultes à l’âme d’enfant éternelle. Ils ont pris soin de s’assurer au préalable que l’on ne les regardait pas. Pourquoi ?

mardi 20 décembre 2011

Le Père Noël est un nazi.

Ça parait comme ça une évidence. On le sait tous et depuis bien longtemps. Le Père-Noel est un fasciste de la pire espèce. Pas besoin donc d’en faire une chronique pédagogique autant que chronophage (si je mets une heure à l’écrire, ça devrait en toute logique vous prendre une heure pour la lire) pour expliquer des choses qui tombent sous le sens. Pourtant, certains, qui comprennent vite mais à qui il faut expliquer longtemps, vont me harceler de questions oiseuses si je ne développe pas un tant soit peu ma pensée. Cette chronique leur est donc dédiée. Les autres, ceux qui, comme moi, savent quel perfide personnage se cache derrière le visage rubicond et jovial de ce gros con nordique, je vous adresse un sourire entendu et vous dispense de la présente lecture. Allez en paix. Nous nous sommes compris.

jeudi 1 décembre 2011

Punch Coco (2ème partie)

Now the dream is gone
And your life tell you lies
Then you realise
You're gonna die anyway
- Therapy?

Depuis l’autre bout de la petite maison de banlieue, une voix s’élève de la cuisine pour dire qu’elle n’est pas d’accord. Pfff. Mais qu’est ce qu’elle peuvent y comprendre les femmes, il dit à son fils, d'abord ? Hein ?

Mais qu’est ce qu’ils peuvent y comprendre les hommes aussi ? Quel cerveau peut bien comprendre un manège aussi violent, un truc idiot comme ça, un truc de malades, de tarés qui passent leurs soirées à s'éclater ainsi la tête à coup de poing chaque jour que Dieu aurait mieux fait de rester coucher. Truc de con, va. Putain de loisir.
Qu'y a t'il à comprendre à ce qui vient de là, des tripes. Ce jeu barbare venu du fond des âges, tout à la foi art martial, parade nuptiale, affirmation du chef de meute, rituel pour imposer sa domination au groupe...

La raison du plus fort, l’oraison du plus mort.

dimanche 27 novembre 2011

Punch Coco (1ère partie)

Win with class, lose with style.
- Anonymous.

Il tombe à terre, un semi-remorque fou vraisemblablement piloté par un cosaque ivre, ou alors un super tanker chargé d’une cargaison complète de lingots de plomb, douze à la dizaine, ou alors n’importe quoi de gros, de lourd, et qui fait mal, genre les allemands, vient de finir sa course dans sa fosse nasale.

Dans l’océan de souffrance qui le submerge, il laisse derrière-lui un sillage de sang, tracé par un paquebot avec un capitaine au nom court, Nemo ou Nelson, quelque chose du genre. Quitte à choisir il aurait préféré fourrer son pif dans les nichons de Pam, plutôt que dans la droite lestée d’un connard. Pas qu’ils sont plus tendres mais au moins leur cuir sent bon. Le gant du connard, il pue. La sueur, le talc bas de gamme et le musc de la peau tannée d’un pauvre bovidé qui a du brouter l’herbe d’un champ qui depuis longtemps déjà est devenu un parking.